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Julien.

Oui, car vous n’en aurez sûrement pas besoin.

Ils entrent dans la pièce à droite.



Scène II

ADRIENNE, STÉPHANE.
Ils viennent du fond.
Adrienne.

Ainsi votre ferveur au grand air se dissipe,
Et vous restez garçon maintenant par principe ?

Stéphane.

Oui. Tout décidément vive le célibat !
C’est un goût dépravé que ma raison combat,
Mais en vain. Contre lui pourquoi m’obstinerais-je ?
Tenez, vous avez vu sur l’eau flotter du liège :
On peut bien quelquefois l’enfoncer jusqu’au fond,
Mais il remonte à flot après chaque plongeon.
Cette explication, Madame, suffit-elle ?

Adrienne.

Non. Je vous en propose une plus naturelle :
C’est que vous conservez quelque espoir d’être aimé.

Stéphane.

Ah ! de ce côté-là mon cœur est bien fermé,
Je vous jure. Je suis guéri de cette femme,
Et son indifférence est un puissant dictame.