Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 1.djvu/63

Cette page a été validée par deux contributeurs.

cet oiseau, recouvrent les cuisses et le bas des flancs, sont souvent employées, par les femmes de nos colons et de nos fermiers, pour faire des palatines. Ces palatines, bien confectionnées, sont d’un bel effet et très confortables.




L’OHIO.


Comme nous nous disposions, ma femme, mon fils aîné, alors enfant, et moi, à retourner de la Pensylvanie dans le Kentucky, nous décidâmes, les eaux étant extraordinairement basses, de nous pourvoir d’un esquif qui pût nous conduire jusque chez nous, à Henderson. Je me procurai en conséquence un bateau de ce nom, large, commode et léger. Nous nous étions précautionnés d’un matelas, et nos amis nous approvisionnèrent de viande nouvellement préparée. Nous avions pour rameurs deux robustes nègres ; et c’est dans cet équipage que nous quittâmes le village de Schippingport, comptant atteindre, en peu de jours, le lieu de notre destination.

On était au mois d’octobre ; les teintes automnales décoraient déjà les rivages de cette reine des rivières, l’Ohio ; de chaque arbre, pendaient de longs et flottants festons de différentes espèces de vignes sauvages ; les cimes ployaient sous des grappes de fruits aux couleurs