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cages. On les établit dans la partie du bois où l’on a remarqué que ces oiseaux se perchent d’habitude, et on les construit de la manière suivante : On coupe de jeunes arbres de quatre à cinq pouces de diamètre, et on les fend en pièces longues de douze à quatorze pieds. Deux de celles-ci sont couchées sur le sol, parallèlement l’une à l’autre et à une distance de dix à douze pieds ; deux autres sont pareillement placées en travers et au bout des premières, à angle droit ; et ainsi de suite, on en couche de nouvelles les unes sur les autres, jusqu’à ce que la construction ait atteint une hauteur d’environ quatre pieds. On la recouvre alors de semblables traverses de bois placées à trois ou quatre pouces l’une de l’autre ; et, par-dessus le tout, on met une ou deux grosses souches, pour le charger et le rendre plus solide. Cela fait, il faut ouvrir une tranchée large et profonde d’environ dix-huit pouces, sous l’un des côtés de la cage dans laquelle elle vient déboucher obliquement et par une pente assez abrupte ; puis on la continue en dehors, à une certaine distance, de façon qu’elle atteigne insensiblement le niveau du sol aux environs ; enfin, sur une partie de la tranchée, en dedans de la cage et touchant à sa paroi, on établit quelques petits bâtons formant une sorte de pont qui peut avoir un pied de large. La trappe ainsi terminée, le chasseur répand au centre quantité de blé d’Inde ; il en met aussi dans la tranchée, et a soin d’en jeter çà et là quelques poignées au travers du bois ; cela se répète à chaque visite qu’il fait à sa cage, après que les dindons l’ont aperçue.