Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 1.djvu/413

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le mâle et la femelle travaillent sans relâche à avancer ce trou, l’un se tenant en dehors pour encourager l’autre tandis qu’il pioche, et quand il est fatigué, prenant aussitôt sa place. Je me suis doucement approché de plusieurs arbres où des pics étaient ainsi tout entiers à leur travail ; et en y appuyant ma tête, je pouvais facilement distinguer chaque coup de bec. En deux occasions différentes, ma présence les effraya ; ils s’envolèrent et ne revinrent plus.

La première ponte est généralement de six œufs d’un blanc pur et qui reposent sur de menus copeaux au fond de la cavité. Les petits s’habituent à grimper au dehors, une quinzaine au moins avant de prendre leur vol vers un autre arbre. Ceux de la seconde couvée font leur apparition vers le milieu d’août.

Dans le Kentucky et l’Indiana, il n’y a d’ordinaire qu’une couvée par saison. Les jeunes sont d’abord de la couleur de la femelle, excepté seulement qu’ils n’ont pas la crête ; mais elle pousse rapidement, et vers l’automne, surtout dans la première couvée, elle est déjà près d’égaler celle de la mère. Les mâles, à la même époque, n’ont qu’une légère ligne rouge sur la tête ; ce n’est qu’au printemps qu’ils revêtent toute la richesse de leur plumage, et leur accroissement n’est complet qu’à la deuxième année. Même alors on les distingue encore très aisément des individus qui sont plus vieux.

Leur nourriture consiste principalement en hannetons, larves et gros vers. Cependant les raisins ne sont pas plutôt mûrs dans nos forêts, qu’ils se jettent des-