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dangereux ennemis ; ils se glissent sans être vus ; d’un coup de griffe s’emparent de la mère, tout au moins détruisent les œufs ou les jeunes, et bouleversent le nid. Les enfants, en général, ne touchent point à ces oiseaux qui sont protégés par les planteurs ; et cette bienveillance pour eux est poussée à un tel point, dans la Louisiane, qu’on ne permet d’en tuer presque en aucun temps.

En hiver, les moqueurs s’approchent des fermes et des plantations pour vivre aux environs des jardins et des dépendances. On les voit alors sur les toits et perchés sur le haut des cheminées. Cependant, ils paraissent toujours vifs et alertes. Quand ils cherchent leur nourriture par terre, leurs mouvements sont prestes et élégants ; ils ouvrent souvent leurs ailes, comme les papillons lorsqu’ils se réchauffent au soleil ; puis, ils font un pas ou deux et leurs ailes s’étendent de nouveau. Par un temps doux, on entend les vieux mâles chanter avec autant d’entrain qu’au printemps ou à l’été ; tandis que les plus jeunes s’exercent sans relâche, pour se préparer à la saison des amours. Rarement ils s’enfoncent dans l’intérieur de la forêt ; mais d’ordinaire, ils perchent parmi les feuilles des arbres toujours verts, dans le voisinage immédiat des maisons, à la Louisiane ; dans les États de l’Est, ils préfèrent les sapins peu élevés.

Leur vol est marqué par une suite de vifs et courts élans des ailes et du corps, à chacun desquels on aperçoit comme une forte contraction de la queue ; et ce mouvement est encore bien plus prononcé pendant