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dessus de la ville, plonge dans l’air limpide, et joue avec les cordes des cerfs-volants, qu’il frappe en passant d’un vol rapide et sans jamais manquer le but ; puis soudain il revient raser les toits, d’où il chasse Grimalkin, l’hôte du logis, qui s’en allait, rôdant sans doute à la recherche de ses jeunes chats.

Dans les États du centre, le martinet commence à bâtir un nid nouveau, quand il ne se contente pas de réparer et d’augmenter celui de l’année précédente, huit ou dix jours après son arrivée, c’est-à-dire vers le 20 d’avril. Il le compose de bûchettes, de petites branches de saule, d’herbe, de feuilles sèches ou vertes, et de tous les chiffons qu’il peut trouver, et y pond de quatre à six œufs d’un blanc pur. Plusieurs couples se retirent dans la même boîte pour couver, et la petite communauté semble vivre en parfaite harmonie. Ils élèvent d’ordinaire deux nichées par saison : la première éclôt à la fin de mai ; la seconde, vers le milieu de juillet. Cependant, comme je l’ai dit, dans la Louisiane, ils en ont quelquefois trois. Le mâle couve à son tour, et prodigue les plus tendres soins à la femelle. Il gazouille sans cesse, perché sur la boîte, ou bien passe et repasse devant l’entrée. Ses notes, à ce moment, sont emphatiques et prolongées, mais basses, et même moins musicales que ses communs pews pews.

Ces oiseaux ne se nourrissent que d’insectes, et, entre autres, de hannetons ; rarement s’attaquent-ils aux mouches à miel.