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Une crainte lui vint de ce métier si délicat. Elle en rêva la nuit, et son sommeil en fut tout agité.

Aussi le lundi matin, quand elle entra dans la diamanterie ses yeux s’ouvrirent si grands qu’elle vit tout à la fois. Elle vit les longues baies vitrées qui laissaient entrer toute la lumière du dehors. Elle vit le plafond fait de briques rouges, et le mur du fond avec son cartel rond accroché très haut, et elle ne put s’empêcher de compter les barreaux d’une échelle placée juste au-dessous du cartel. Elle vit l’arbre d’acier couché au milieu de la salle comme une chose dangereuse et autour duquel venaient s’enrouler d’innombrables courroies.

Et par-dessus tout cela, elle vit le long des baies vitrées des hommes et des femmes assis sur de hauts tabourets, et qui tenaient leurs visages tournés vers elle avec curiosité. Dans l’instant même, elle entendit Mme Rémy lui dire :

— Prends garde aux courroies, Valserine.

Et comme une main la prenait à l’épaule, elle se laissa guider pour passer à droite, derrière la rangée des ouvriers. Elle devina que