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passait au-dessus de la combe et s’en allait heurter la haute montagne d’en face qui la renvoyait en plusieurs voix assourdies, comme si elle la cassait et en lançait les morceaux à la recherche de la petite fille.

Le gendarme se lassa d’appeler. Il heurta encore une fois la porte, mais avant de s’éloigner il vint coller son visage à la vitre en cherchant à voir dans l’intérieur de la maison.

Aussitôt Valserine s’approcha. Toutes ses craintes étaient parties ; elle venait de reconnaître un gendarme de Septmoncel, celui qui avait une petite fille très jolie, avec laquelle elle avait joué l’année d’avant à la fête du pays.

Le gendarme se mit à rire en l’apercevant ; il lui fit un signe d’encouragement :

— Allons, petite « niauque », ouvre la porte, je ne te veux point de mal, moi.

Valserine ouvrit la porte, toute honteuse de s’être laissée appeler si longtemps. Puis le gendarme prit une chaise pour s’asseoir, et il dit à la fillette qui se tenait debout devant lui :

— Voilà que ton père s’est fait prendre, et