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que lorsqu’il se fut étendu, large et plein, entrant en maître dans la maison pour y éclairer toute chose à sa fantaisie… Un air vif, venant des glaciers, entrait aussi à pleine fenêtre, amenant avec lui l’odeur forte des sapins d’alentour, en même temps que le parfum léger de l’aubépine qui fleurissait les haies du chemin.

Déjà tout vivait et se réjouissait au dehors. De grands oiseaux planaient au-dessus de la vallée. Un bruissement clair venait de la forêt voisine, et, dans le jardin qui faisait face, tous les arbres fruitiers étalaient leurs jeunes pousses au soleil.

Brusquement un bruit de pas attira l’attention de la fillette. Quelqu’un, certainement, montait le rude sentier venant de la route. Elle écouta, et quand elle se fut assurée que le bruit se rapprochait, une nouvelle crainte lui fit fermer la fenêtre et pousser le verrou de la porte ; puis elle revint à sa place pour se mettre en observation derrière la vitre.

Elle vit bientôt apparaître un cheval. Il gravissait péniblement le chemin plein de cailloux, et sa bride, laissée libre sur le cou,