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Le premier gâteau que Catiche voulut porter à sa bouche s’en alla se promener par-dessus sa tête ; le deuxième lui passa par-dessus l’épaule, et le troisième fila derrière son dos. Elle était si drôle, avec sa bouche ouverte, essayant d’attraper les bouchées qui lui échappaient, qu’Yvonne ne put se retenir de rire. Alors elle trempa elle-même les gâteaux et fit manger Catiche comme un petit oiseau.

Tous les gâteaux y passèrent et plus de la moitié du pot de lait.

Les jours suivants, Yvonne continua de la faire manger à chaque repas ; elle lui parlait doucement et essayait de la faire rire. Mais Catiche restait sauvage et mauvaise : aussitôt qu’elle avait mangé, elle tournait la tête de côté et s’enfonçait sous les draps.

Personne ne venait la voir au jour des visites, elle ne s’en plaignait pas et n’avait pas l’air d’envier les friandises que les autres petites malades recevaient de leurs parents.

La voisine de gauche avait neuf ans. C’était une blondinette que des attaques brusques jetaient par terre avec une jambe ou un bras