Page:Audoux - La Fiancée, paru dans Le Figaro, 24 avril 1909.djvu/7

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Tous les yeux se portèrent sur moi et je rougis beaucoup, pendant que l’homme et la femme disaient ensemble :

— Ah ! ben, si c’était vrai, on serait bien contents !

Je les détrompai, mais le voyageur leur rappelait que j’étais passée deux fois le long du train comme si je cherchais à reconnaître quelqu’un et combien j’avais hésité avant de monter dans le compartiment.

Tous les voyageurs riaient et j’étais très gênée en expliquant que cette place était la seule que j’avais trouvée.

— Ça ne fait rien, disait la femme, vous me plaisez bien et je serais bien aise que notre bru soit comme vous.

— Oui, reprenait l’homme, il faudrait qu’elle vous « ressemble ».

Le voyageur, poursuivant sa plaisanterie, leur disait en me regardant d’un air malicieux :