Page:Audouard - Silhouettes parisiennes.djvu/366

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
302
silhouettes parisiennes

joue un rôle fantastique. Ce roman est très émouvant, fort mouvementé et bien charpenté ; aucun lecteur n’a reconnu le faire féminin dans cette œuvre.

Elle a publié en librairie plusieurs romans : la Loi qui tue, la Tombe qui parle, les Bottes du Vicaire, les Amours de Madame de Bois-Joly et les Trois criminels. Comme on croyait que Pierre de Chatillon avait l’heur et bonheur d’appartenir au sexe laid, on a loué et admiré sans restriction ces romans. Celui la Loi qui tue a même été attribué à un de nos plus spirituels avocats.

Il est un tyran en France que les hommes n’auront jamais le bon esprit de renverser, c’est le tyran préjugé.

On a sapé les fondements de la Bastille, mais on ne parviendra pas à saper ceux du tyran préjugé, car ses bases reposent sur la bêtise humaine, faite d’un granit invulnérable.

Mme Camille Delaville est la première femme vraiment journaliste, c’est-à-dire faisant chaque jour cent lignes sur l’événement du jour, qu’il