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camille delaville

Nul n’a reconnu la femme dans ces articles.

Alors, dites-moi, je vous prie, ce que devient cette prétendue infériorité attribuée aux œuvres littéraires féminines ?

Si Mme Delaville, au lieu de ce nom hermaphrodite de Camille, avait signé : Marie, Lucie ou Thérèse, le sexe n’aurait plus été un secret, et les journalistes auraient montré un beau dédain pour ces articles-là.

Convenez que ceci prouve bien le peu de valeur de ce grand préjugé contre les œuvres littéraires féminines !

Avouez aussi que j’avais raison de vous dire que Mme Camille Delaville est un argument vivant, excellent, en faveur de la thèse que je soutiens, qui est, que talent, esprit, bon sens et génie sont le privilège des deux sexes, et que c’est à tort que l’homme s’est figuré en avoir le monopole.

Sous le pseudonyme de Pierre de Chatillon, Mme Delaville a écrit plusieurs romans qui ont paru dans les grands journaux. Sa Femme jaune, publiée en feuilletons par le Gaulois, a obtenu un réel succès ; le héros est un serpent boa, qui