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pas entraîné dans sa chute. Egbert s’est élancé à terre, il arrache le fer de la plaie ; le fidèle coursier, debout tant que le sang jaillit, chancelle, s’affaiblit, tourne vers son maître un œil de douleur dès que le sang ne coule plus. Il pousse enfin un dernier gémissement, se penche vers Egbert, semble lui dire adieu, et tombe. Egbert en a pâli.

XVII.

« Mon compagnon, te voilà donc, comme un brave guerrier, renversé sur le sable par le vent des batailles. Tu méritais cette mort, toi qui n’étais jamais plus beau qu’enveloppé d’ennemis ; toi, hardi et vaillant. Mais devait-elle être si prompte, mon ami ? Je puis te donner ce nom, car tu n’aimais que moi. Seul, je pouvais t’approcher ; malheur à l’imprudent qui aurait essayé de saisir ta crinière ! tu l’aurais foulé sous tes pieds ; mais à ma vue tu devenais docile. Je ne t’avais point dompté, tu t’étais soumis. Mes travaux guerriers tu les a tous partagés.