Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/82

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 65 —

XII.

Tel est le plan d’Egbert. Nul ne l’égalait en prudence ; et quand il le fallait, nul n’avait plus de hardiesse. « Les voilà, les voilà », c’est le cri de toute l’armée ; si le Beins-Nevis se brisait, s’il croulait de toute sa hauteur, il ébranlerait moins la terre et les échos que ce cri terrible des Saxons : « Les voilà ! » Egbert, voyant les barbares parvenus à l’endroit qu’il leur a marqué dans son plan, donne le signal. Il n’a qu’à remuer les lèvres pour que soixante mille combattans frémissent, pour que tous, d’un pas réglé, marchent à la rencontre de l’ennemi ; alors celui-ci reculant, s’embarrasse dans sa retraite, alors il tombe plutôt qu’il ne descend dans la plaine, où ses chefs pourtant le rallient. Les Danois dirigent leur plus grande force contre les Estangles placés à la pointe de l’aile droite. Aussitôt s’engage une mêlée horrible. Chaque soldat Estangle porte d’avance la victoire dans ses yeux ; dans leurs milliers