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vaste muraille de feuilles à l’extrémité de la vallée. De ce poste il fondra tout à coup sur les Danois lorsque la bataille, ainsi qu’une mer débordée, jettera de toute part le ravage et la destruction. Après avoir salué le soleil qui se montrait beau comme un présage de gloire, Egbert fait descendre son armée, mais seulement à moitié des rochers. Il ne lance dans la plaine que ses escadrons, pour attirer les barbares et les contraindre à passer la rivière. Ceux-ci tombent dans le piège, ils s’avancent armés du glaive et de la colère. Les Saxons sur leurs chevaux se replient à droite et à gauche pour les laisser passer. Les Danois, se croyant déjà vainqueurs par l’effroi de leur seule présence, marchent droit aux rochers qu’ils gravissent en se tenant aux broussailles. On les laisse avancer, Egbert commande à ses soldats la patience. « Lorsqu’ils ne seront plus séparés de vous, leur dit-il, que de la longueur d’une lance, vous vous précipiterez. Ces bataillons ne sont que des flots de neige, vous êtes l’ouragan. Ils rouleront comme l’avalanche. »