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Viens défendre ton peuple, divinité dont l’haleine brûle au cœur des enfans de la terre des braves ; toi dont le trône est cette belle étoile qui brille au-dessus de la tente d’Egbert. Génie de la guerre, prends ta lance et ton bouclier. Sous la forme gigantesque d’un fantôme, descends sur nos rochers. La foudre marquera ta route en déchirant la nue. Que tes cris jettent le trouble dans les rangs de nos ennemis ; qu’a ces cris se joigne le bruit des fleuves précipitant leur course pour fuir plus vite ; que les arbres des forêts, prenant une âme, murmurent en signe de douleur ; que dans leurs sépulcres les morts gémissent, comme s’ils mouraient une seconde fois. Ces hommes des navires, ces Danois s’imagineront alors voir l’univers crouler sur leurs têtes. Ils voulaient faire de notre patrie un désert, leurs cadavres la rendront plus fertile.

Frappez trois fois sur vos boucliers, compagnons ; le dieu Thor, roi du tonnerre, ne veut pas d’autre mélodie.


XI.

L’hymne achevée, Egbert appelle Therdick aux longs cheveux. La mère de Therdick l’enfanta au bruit de la foudre sur un bouclier de fer. Il reçoit l’ordre d’aller se tenir caché avec trois mille Saxons dans la forêt,