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VI.

Ceux-ci fuient : ils regagnent les bateaux, ils en coupent les cordes ; ils glissent au large pour gagner l’autre rive. Quelques uns n’ayant pu trouver place dans ces bateaux étroits et fragiles, les suivent à la nage. Bientôt entraînés par le courant, ils roulent comme dans un orage les pins déracinés sont emportés par les flots. La plaine une fois balayée, les vainqueurs arrivent en foule aux bords de la rivière. Les plus téméraires s’y précipitent ; acharnés sur les malheureux qui se noient, ils descendent avec eux dans la nuit éternelle, comme pour les y poursuivre. Egbert, témoin de ce désordre, suspend le carnage. Une seule parole arrête toute une armée.

VII.

Elle allait, cette armée, revenir vers ses