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Maintenant ce n’est plus en pirates, qui pillent et s’en vont, qu’ils fondent sur nous. Ils ont avec eux leurs femmes, leurs enfans. Émigrés volontaires des côtes montagneuses de la Norvège, ils prétendent ne plus quitter les blancs rochers de nos rivages. On les a vus, lorsqu’ils se sont élancés de leur navire, enfoncer une flèche dans le sable en disant : « Ceci est à nous. » Par l’épée d’Egbert, ils en ont menti. Aux armes ! aux armes ! Saxons, levez-vous ! Moi, je pars l’un des premiers ; place à mon cheval ; dût-il expirer en arrivant, il n’ira jamais assez vite. »

IX.

Dès le soir même, près d’un sorbier, sous un ciel que la lune remplissait d’une vapeur mélancolique, Sardick le Saxon, revêtu de ses armes, et Genevière sa fiancée, dépouillée en signe de douleur de toute parure, se tenaient entrelacés. Leurs cœurs l’un contre l’autre battaient ensemble ; leurs yeux ne