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« À Venise, qu’on prendrait de loin pour un vaste navire en repos sur les mers, à Venise, au milieu des fraîches sérénades d’une nuit argentée et des gondoles noires qui glissent au bruit des rames dans ces rues qui marchent, on l’aurait vu, s’il avait pu s’y rendre, interrogeant aux clartés d’une lampe les archives de cette ville curieuse. Venise n’est-elle pas pour le moyen âge ce qu’est Rome pour les temps antiques ?

« L’Italie était bien propre à nourrir cette passion de science ; on n’y peut faire un pas sans remuer l’histoire. Où le vestige manque, un souvenir se montre. Sur ce vaste champ de bataille qu’on nomme l’Italie, Rome, pendant plusieurs siècles, promena la victoire pour s’exercer chez elle, et comme en famille, à vaincre ensuite l’univers.

« Ces urnes, ces tombes furent aussi des sujets d’études[1]. Nul homme ne sut mieux lire des ruines. Les colonnes mutilées, les marbres informes, la poudre même de la

  1. Le tombeau de la famille Tuccia. On le découvrit pendant son séjour à Rome.