Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/407

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 390 —

« Les impressions de l’âme tournent toujours au profit de l’esprit. Aussi son père le conduisit bientôt au collège de l’Oratoire à Marseille ; il avait douze ans. Celui qui devait être l’auteur d’Anacharsis y marqua de bonne heure sa place en prenant au milieu des enfans de son âge le même rang qu’il tint plus tard parmi ses contemporains. Sa précoce renommée jeta de l’éclat sur le collège d’où elle partait ; il est arrivé que la gloire du disciple a rejailli sur quelques pauvres oratoriens qui, par lui et presqu’à leur insu, ont rencontré la célébrité dans le cloître même où ils étaient allés chercher l’oubli. »

À cet endroit de son récit, le vieillard se fit apporter un gros livre ; c’étaient les Mémoires de Barthélémy. « Vous allez l’entendre lui-même, ajouta-t-il ; pourquoi dire différemment ce qu’il a dit si bien ? Nous n’avons pas à rétablir la vérité : était-il homme à l’altérer ? Pour tout ce qui le concerne, la meilleure autorité c’est la sienne ; sans compter qu’en le lisant, nous croirons qu’il nous parle lui-même ; ainsi dans un sujet plus solennel, à ces heures où la religion absorbe