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je vous recommande à la gloire. Pedro, vous serez un jour lieutenant-général des armées d’Espagne ; vous serez, vous, Fabrice, premier médecin du roi. Le but marqué, il ne s’agit plus que d’aller bon train. Deux cents piastres sont dans cette bourse, mon cher Pedro, et dans ce livre est la règle de ta conduite. C’est la vie de Fabert ton prédécesseur. Remercie le seigneur Gaspard, ce trésor vient de lui. Dès ce moment tu as ta destinée dans ta poche. Toi, Fabrice, voilà une égale somme dans cette autre bourse. Je ne te donne point de livre. L’exemple du fameux docteur que tu dois remplacer t’en tiendra lieu ; ce sera pour toi un livre vivant. Embrassez-moi tous les deux. Adieu, général ; tâche de tuer les ennemis de ton pays ; et toi, docteur, guéris les sujets malades de ton roi. Si vous en agissez ainsi, Sa Majesté y trouvera un double avantage ; quant à l’humanité, il y aura compensation. »

« La voix de Gavino était émue. Ses larmes demandaient à couler. Il les retint pour donner à ses fils l’exemple de la fermeté. Elles