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chesses. Son esprit était médiocre, plutôt exempt de vices que vertueux. Sans dédaigner la renommée, il n’en chercha jamais le bruit ; point avide du bien d’autrui, sobre du sien, avare de celui de la république. D’une faiblesse extrême envers ses amis et ses affranchis ; on pouvait l’en excuser lorsqu’il rencontrait des gens de bien ; mais il devenait coupable lorsque, aveuglé par elle, il se livrait à des pervers. La grandeur de sa naissance et le malheur des temps décorèrent chez lui ce qui n’était qu’indolence d’un renom de sagesse. Dans la vigueur de l’âge, il se distingua en Germanie par ses talens militaires. Nommé proconsul, il régit l’Afrique avec modération. Déjà vieux, il apporta dans son gouvernement de l’Espagne le même esprit de justice. Il parut au-dessus de la condition privée tant qu’il fut simple citoyen, et de l’aveu général, digne de l’empire s’il n’eût été empereur.