Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/370

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 353 —

sa foi. Arrivé dans nos murs sous de pareils auspices, de quelle gloire a-t-il enrichi l’empire, si ce n’est du meurtre de Sabinus et de Marcellus en Espagne, de Bétuus Chilon dans la Gaule, de Fontéius Capiton en Germanie, de Macer en Afrique, de Cingonius sur la voie publique, de Turpilianus dans la ville, et de Nymphidius au camp ? Quelles sont donc les provinces, quels sont les camps, qu’il n’ait souillés et ensanglantés, ou, comme il le dit lui-même, qu’il n’ait lavés et purifiés, car ce qui pour tout autre serait crime, pour lui c’est une rigueur salutaire. Dénaturant le sens des mots, il appelle la barbarie sévérité, l’avarice économie, et vos supplices et vos humiliations une sage discipline. Sept mois sont à peine passés depuis la mort de Néron, et déjà Icélus a dérobé plus d’or que les Polyclètes, les Vatinius et les Elius n’en amassèrent jamais. Vinius lui-même, s’il eût régné, aurait montré moins de cupidité et commis moins de brigandages, au lieu qu’il nous a opprimés comme si nous étions ses sujets et méprisés comme ceux d’un autre. Ses seules richesses suffiraient aux récompenses mili-