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armes, les soldats le placent sur le socle où peu auparavant était la statue d’or de Galba, et l’entourent de leurs enseignes et de leurs drapeaux ; ni centurions, ni tribuns, ne pouvaient approcher. Les soldats ordonnaient qu’on se défiât de leurs chefs ; tout retentissait de cris tumultueux et d’exhortations mutuelles, mais ce n’était point, comme chez le peuple, de ces cris confus d’une impuissante adulation ; dès qu’ils apercevaient quelques uns de leurs camarades qui accouraient de toutes parts, ils leur pressaient les mains, les embrassaient, les entraînaient vers Othon, leur dictaient le serment. Tantôt ils recommandaient l’empereur aux soldats et tantôt les soldats à l’empereur. Othon répondait à tant de zèle, il leur tendait les mains ; il se prosternait devant la multitude, lui jetait des baisers, et faisait, pour devenir maître, toutes les bassesses d’un esclave.


Lorsqu’il eut reçu le serment de toute la