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et vague rumeur se répand qu’Othon vient d’être massacré. Bientôt, comme il arrive dans toutes les grandes impostures, plusieurs affirment qu’ils y étaient, qu’ils l’ont vu, et comme la joie accueille tout ce qui la flatte, on y croit. On a pensé que ce bruit, inventé et accrédité par les Othoniens déjà mêlés à la foule, avait eu pour objet d’attirer Galba hors du palais en lui donnant le faux appât d’une heureuse nouvelle.


Alors, ce ne sont pas seulement les citoyens et la multitude imbécile qui battent des mains et s’abandonnent à des transports immodérés, mais les chevaliers, les sénateurs eux-mêmes, passant de la crainte à l’imprudence, brisent les portes, se précipitent en aveugles dans le palais, et viennent effrontément se plaindre à Galba qu’on leur ait ravi l’honneur de le venger. Les plus lâches, ceux même, comme l’apprit l’événement, qui dans le