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ou aux dames, auprès d’un tel monarque il était également sacré.

Vers le soir, comme le soleil, en frappant de ses derniers rayons la croisée au quatrain satirique, semblait se plaire à le dorer de mille feux, Henri se trouvait assis dans le même fauteuil de chêne où il était au moment du pari. À ses côtés, debout, les yeux remplis de son triomphe prochain, Marguerite venait en souveraine de dicter ses conditions. Sûre qu’elles seraient toutes remplies, que le roi, esclave de sa parole, ne refuserait rien, elle avait fait venir d’avance le prisonnier. Henri, qu’elle en instruisit, consentit à le voir, empressé de connaître par quel moyen on pourrait faire éclater l’innocence d’Éléonore. Le prisonnier parut, conduit par des hommes d’armes. Arrivé près du roi, il s’agenouilla et découvrit son front. De longs et beaux cheveux d’or tombèrent sur ses épaules, de grands yeux bleus se levèrent timidement sur le monarque, qui s’écria à cette vue : « Il y a de la trahison ici ; geôlier, vous jouez votre tête.