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tivement une trahison, sœur de Valois, dit Henri ; je la cache à vous comme à tout autre. »

Elle insista ; de son côté, le roi mit quelque persistance dans son refus. Une altercation vive, gaie, amicale, fut aussitôt engagée ; victoire demeura à Marguerite. Il fallut bien que Henri, chevalier auprès de toutes les dames, sa sœur assurément n’étant point exceptée, cédât, et de plus avec bonne grâce. Il s’éloigna de la croisée, s’assit dans un large fauteuil de chêne, laissant Marguerite, maîtresse du terrain conquis, lever à son tour le rideau. Un rire malicieux brillait dans les yeux de la sœur ; le frère, au contraire, prit un air sérieux et mélancolique.

« Qu’est ceci ? s’écria Marguerite à l’aspect de quelques vers gravés par la main de Henri. Je ne vous savais pas poëte, cher sire ; mais il paraît que dans votre cœur brûle la noble envie d’imiter en tout notre royal aïeul, de si glorieuse mémoire. Comme à lui également les vitraux vous servent de tablettes. Voyons. Eh ! mais c’est un crime de lèse-majesté contre les dames ! »