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parce qu’il fait tout ce qui lui plaît des nations, il ne peut s’empêcher néanmoins de mépriser ces nations qui lui laissent tout faire. Enfin, après avoir relevé le sceptre de Charlemagne, planté de nouveau la croix de Constantin, tiré de l’exil les écussons des cours de Charles vii et de François ier ; après avoir rendu aux lois leur force, à la justice son glaive, la France est tentée de lui demander grâce. « Assez de gloire, dit-elle. — Pour vous, peut-être, répond-il ; jamais assez pour moi. »

Il continue. Son ambition est de faire un seul royaume de l’univers. Le voilà sautant de fleuve en fleuve jusqu’à la Moskwa. Du milieu de la plus épouvantable des batailles, les foudres de son artillerie le jettent dans les murs de Moscow. L’incendie à son tour l’en rejette. Échappé de cette fournaise, le voyez-vous maintenant enveloppé de frimas, à pied, un bâton à la main ? Il parcourt, errant, un désert où le froid fait un marbre de la terre et des eaux ; mais dans ce désastre inouï, dans ce feu, dans cette glace, dans cette colère des élémens