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« Peut-être je lui peignis le mariage sous des couleurs un peu sévères. Je m’attachai surtout à lui faire comprendre qu’en se mariant, il fallait au moins qu’une femme ne trouvât pas l’âge d’un père dans celui d’un époux. Il jeta ses deux bras autour de mon cou en s’écriant : « Cher Gaspard, votre sagesse est une vraie lumière. Teresa est charmante, sans doute ; mais comme vous le dites avec une justesse admirable, je suis venu trop tôt pour elle dans ce monde. J’aurais beau la tenir par la main, je serais toujours en avant. N’y pensons plus. »

« Le lendemain je le revis. Rien entre nous ne rappela la conversation de la veille. Le jour suivant, même silence. Je ne retrouvai dans son esprit aucune trace de son projet. Je m’en réjouissais au moment même où un billet de sa main vint me prier de me rendre promptement à l’église. Une noce s’y préparait : c’était la sienne ; mon ami se mariait.

« De l’église j’accompagnai chez eux les nouveaux époux. Nous y trouvâmes compagnie nombreuse, festin délicat, le tout em-