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se répondant à lui-même, selon sa coutume : « Cela s’explique : il est de l’intérêt des prêtres et des femmes de se liguer autour du trône pour le dominer. Cette Esther est la Maintenon de ce temps-là : elle fait signer une espèce d’édit de Nantes, comme celle de Versailles le fit révoquer ; l’une protégea les Juifs, l’autre persécuta les réformés ; et cependant les courtisans de Saint-Cyr louaient dans Esther Mme de Maintenon ! c’est qu’ils ne voyaient dans tout cela ni Juifs, ni protestans, mais deux femmes qui, par leur empire sur l’esprit et le cœur d’un monarque, disposaient du sort des peuples… Quelle singularité dans cette nation juive ! tous les grands princes ont associé leur nom à son histoire. » Il se retourna à ces mots vers le ministre de l’intérieur, qui était entré pendant l’entretien, et il lui dit ces paroles restées dans ma mémoire : « On pourrait peut-être faire quelque chose des Juifs ! »

« Peu de temps après nous eûmes le grand sanhédrin.