Page:Audibert Histoire et roman 1834.djvu/173

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 156 —

meilleur et plus facile que le nôtre ; ils nous appelleront les barbares, et se serviront des Gaulois eux-mêmes pour nous combattre et nous chasser. Entre deux oppressions, le peuple choisit toujours celle à laquelle il est déjà façonné, tant qu’elle n’est pas trop impitoyable.

« Ajoutons que les Romains, pour s’asseoir dans ce pays, ont fait alliance avec les familles riches et de vieille race, politique dont ils se servent partout où ils veulent enraciner leur domination. Ces familles puissantes ont très-bien compris qu’il valait mieux partager avec eux que de s’exposer à tout perdre en leur résistant : elles ont senti surtout que l’étranger est encore plus accommodant que le peuple auquel on a recours et auquel on donne des armes : car le peuple, une fois qu’il est armé, une fois qu’il est vainqueur, ce qu’il demande, c’est la liberté.

« Tout cela, je l’avais calculé ; je n’en ai pas moins secondé ton entreprise, parce que je comptais sur ta fortune. Nous pouvions saisir quelque circonstance favorable.

« Cette circonstance se présente-t-elle ? oui.