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propriété est sans cesse disputée. Le sol tremble moins sous le pas des chrétiens ; un seul mot le raffermit, mais ce mot est venu de la bouche de son législateur : « Tu ne convoiteras jamais le bien d’autrui. »

« Toujours en compagnie de cette religion, arrivons sur le marché public auprès de l’esclave : « Tu m’appartiens, lui dit-elle ; cet homme qui veut t’acheter m’appartient aussi ; vous êtes tous deux chrétiens. À quel titre l’un vient-il attenter à la liberté de l’autre ? Point de servitude ! Les enfans d’un Dieu ne sauraient être les esclaves de l’homme. »

« Active et vigilante, nous la voyons accourir au-devant d’un père armé contre son fils. « Que fais-tu ? s’écrie-t-elle. — Sa vie est à moi. — Sa vie est à Dieu. — L’État me la donne. — Dieu la garde ; j’abolis une loi de sang ; je te fais, par mon autorité sacrée, protecteur et non bourreau des tiens. — Qui es-tu pour me parler ainsi ? — La religion chrétienne : tombe à mes pieds ; maintenant te voilà père. »

« Elle dit, et déjà nous la trouvons auprès