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velle ; le Christ donne des entrailles à la victoire ; le peuple qui succombe conserve la vie, la liberté, les lois, et toujours les autels où vaincus et vainqueurs viennent se réunir pour prier.

« La guerre chez les chrétiens n’est qu’un différent, un simple duel entre deux armées. Le fond de la société n’est ni ébranlé, ni même atteint. Chez les nations idolâtres, la guerre est l’extermination même. Les Grecs si policés considéraient tous leurs ennemis comme des barbares ; ils les dégradaient par ce nom ; ils les jetaient hors du monde social, pour avoir le droit de les détruire. Parmi nous le baptême est une sorte de civilisation universelle ; quiconque l’a reçu est homme devant un homme.

« Du champ de bataille cette religion arrive au Forum, où le tribun harangue la multitude, où il lui rappelle que des patriciens ont usurpé les terres prises à l’ennemi, et dues au peuple romain comme prix de la victoire ; qu’il peut donc par la violence reconquérir son droit de partage. Triste lutte entre le peuple et les grands, où la