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a tort. De son côté le juge s’informe et quand il est suffisamment éclairé, il prononce le divorce.

C’est dans leurs instances en divorce que les femmes arabes se montrent tout entières. Les maris penauds baissent la tête, pendant qu’elles déploient une si grande éloquence qu’on croirait entendre les belles parleuses de l’Arabie payenne ressuscitées.

Elles protestent avec véhémence contre la pluralité des femmes. Elles déclarent préférer la prison au harem. « Que l’on nous donne, disent-elles, des lézards pour maris plutôt que des hommes polygames ! »

La musulmane étant de sang libre, les verrous et la matraque n’ont pu la subjuguer ; aussi veut-elle sortir du mariage dès qu’elle y est entrée, si elle s’y trouve malheureuse. Il s’agit seulement pour elle d’en sortir fièrement, et sans perte d’argent, dût-elle pour cela en dépenser.