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LE VOTE DES FEMMES

ticle sur l’admission de la femme au droit de la cité dont voici un passage :

« Au nom de quel droit, au nom de quel principe écarte-t-on dans un état républicain les femmes du droit public ? Je ne le sais pas. Le mot représentation nationale signifie représentation de la nation. Est-ce que les femmes ne font point partie de la nation ?

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« Plus on interroge le bon sens et les principes républicains, moins on trouve un motif sérieux pour écarter les femmes de la politique. L’objection capitale elle-même, celle qui se trouve dans toutes les bouches, l’argument qui consiste à dire qu’ouvrir aux femmes la carrière politique c’est les arracher à la famille, cet argument n’a qu’une apparence de solidité ; d’abord il ne s’applique pas au peuple nombreux des femmes qui ne sont pas épouses ou qui ne le sont plus ; puis, s’il était décisif, il faudrait, au même titre, leur interdire tous les états manuels et tous les états de commerce, car ces états les arrachent par milliers aux devoirs de la famille. »

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Les droits des hommes résultent uniquement de ce qu’ils sont des êtres sensibles susceptibles d’acquérir des idées morales et de raisonner sur ces idées. Les femmes ayant ces mêmes qualités ont nécessairement des droits égaux. Ou aucun individu de l’espèce humaine n’a de véritables droits, ou tous ont les mêmes ; et celui qui vote contre le droit d’un autre, quels que soient sa religion, sa couleur ou son sexe a dès lors abjuré les siens. »

En plaidant aussi bien pour les femmes ce grand es-