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REVENDICATION DES FEMMES EN 1789

ses yeux, doivent être également admissibles à toutes les dignités, places et emplois publics selon leur capacité et sans autres distinctions que celles de leurs vertus et de leurs talents.

« La femme a le droit de monter à l’échafaud, elle doit avoir également celui de monter à la tribune.

« La garantie des droits de la femme est pour l’utilité de tous et non pour l’avantage particulier de celle à qui elle est accordée.

« La femme concourt ainsi que l’homme à l’impôt public ; elle a le droit, ainsi que lui de demander des comptes à tout agent public de son administration. »

Olympe de Gouges mourut sur l’échafaud en 1793 à l’âge de 38 ans. Elle avait été traduite devant le tribunal révolutionnaire, non point pour avoir revendiqué le droit des femmes ; mais, parce qu’elle avait trop pris fait et cause pour les partis politiques ; s’était alternativement déclarée royaliste ou révolutionnaire et avait osé attaquer Robespierre.

La belle Liégeoise, Théroigne de Méricourt, qui le 5 octobre 1789, avec sa redingote de soie rouge, son chapeau d’amazone et l’épée nue au côté, séduisit le régiment de Flandres, aida à faire la royauté prisonnière de la révolution.

Cette courtisane si populaire qui n’aimait que les hommes austères, enthousiasmait les révolutionnaires et personnifiait pour les Français, la liberté.

Afin de lui enlever son prestige, des ennemis politiques n’hésitèrent pas en 1793 à relever ses jupes et