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LE VOTE DES FEMMES CÉLIBATAIRES

raient bien objecter à la revendication du vote pour les nombreuses femmes n’ayant pas de mari, donc n’étant pas représentées.

Tel est le motif de la pétition suivante.


« Messieurs les députés,

« Nous vous prions de bien vouloir conférer le droit électoral aux millions de Françaises célibataires — les filles majeures, les veuves, les divorcées — qui sont maîtresses de leur personne, de leur fortune, de leurs gains, afin qu’elles puissent, en votant, sauvegarder, dans la commune et dans l’État, leurs intérêts qui sont actuellement laissés à l’abandon. »


Cette pétition déposée en 1901 sur le bureau de la chambre, fut transformée en projet de loi par M. Gautret député.

Notre proposition d’attribuer d’abord l’électorat aux célibataires excita l’indignation de quelques femmes mariées ; l’une d’elles nous écrivit :

« Alors vous pensez que le mariage est une déchéance morale ? »

Le mariage n’est pas une déchéance morale, mais il est une déchéance légale bien caractérisée, puisqu’il dépouille, annihile l’épouse, fait redevenir mineure la femme, fût-elle depuis dix ans majeure quand elle se maria.

La participation du plus petit nombre de femmes à