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LA FEMME DANS LA COMMUNE

ment, réunissant dans leurs mains les attributions masculines et féminines, on a à déplorer dans leur administration des lacunes.

Il n’est pas possible, en effet, d’être à la fois homme et femme. On trouverait étrange qu’un homme cumulât dans la famille le rôle de père et de mère et l’on admet que les hommes cumulent dans la commune ce double rôle.

Ne vaudrait-il pas mieux, dans l’intérêt général, que chacun des deux facteurs qui concourent à former la population parisienne mette ses aptitudes particulières au service de l’administration de la ville de Paris ?

La femme, qui est contribuable, productrice et consommatrice, doit être électeur et éligible dans la commune.

Au temps la loi, comme la monnaie et les mesures étaient spéciales à chaque province, des Françaises délibéraient et votaient dans beaucoup de villes et de communes. On ne peut les avoir privées à jamais, des droits que de nombreuses Européennes exercent présentement.

Dans presque tous les pays qui nous entourent, en Angleterre, en Écosse, en Russie, en Autriche, en Hongrie, en Suède, en Norvège, dans plusieurs États de l’Allemagne, etc., les femmes participent, plus ou moins complètement, à la gestion des affaires municipales. Seule la France — oubliant les précédents — en compagnie de quelques États enténébrés, exclut la femme de l’administration communale.