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LA RÉFORME PRIMORDIALE


Proclamer égaux devant le droit
l’homme et la femme, est une
réforme qui facilitera toutes
les autres.


Le progrès résulte surtout de l’aptitude des humains à l’accélérer ; or, pour obtenir des êtres propres à activer le progrès, la première condition est de perfectionner le moule d’où ils sortent, de donner à ce moule la possibilité de les produire. Ce ne sera qu’en faisant les matrices de la nation citoyennes, qu’on les rendra capables de créer des citoyens.

L’usage, qui dans la vie sociale tend de plus en plus à assimiler les femmes aux hommes, à laisser celles-ci exercer la profession de ceux-là, incite à considérer comme d’un autre âge, le préjugé faisant exclure des affaires publiques le sexe qui s’entend particulièrement à gérer ses affaires privées.

On est bien plus habitué aujourd’hui à l’idée de voir voter les femmes, qu’on ne l’était en 1847 à celle de voir voter les non-censitaires. Chacun, se rend telle-