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LE VOTE DES FEMMES

Le rapporteur de la commission des pétitions de la chambre, M. Frédéric Thomas, conclut dans les termes suivants au rejet de la pétition :

« La demoiselle Hubertine Auclert paraît remplie de confiance, elle se flatte que les destinataires de sa pétition s’inspireront de ses considérations sérieuses. L’épithète de sérieuse peut passer pour une qualification ambitieuse ; regardons-la, comme l’illusion d’un cœur sensible et aventureux et ménageons-la, sans espérer la guérir en la traitant, sinon par cette fin de non recevoir rigoureuse de la question préalable, du moins par cette exception plus courtoise de l’ordre du jour. »

Ces injures ne nous découragèrent pas, et une nouvelle pétition réclamant l’électorat et l’éligibilité pour les femmes fut déposée à la chambre.


Pétition pour demander que ces mots : « Les Français, »
qui comprennent les deux sexes comme contribuables,
comprennent les deux sexes comme électeurs,


« Messieurs les députés,

« Ce fait que la représentation nationale est exclusivement composée d’hommes, et d’hommes exclusivement mandatés par des hommes, cause un préjudice moral et matériel considérable aux femmes. L’absence des femmes de la législature produit l’injustice de la législation.

« Dans la discussion et le vote des lois générales, les femmes n’ayant personne pour prendre la défense de leurs intérêts, leurs intérêts sont sacrifiés.