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REFUS DE L’IMPÔT

qui se termina par la défaite de Charles Ier dont la tête roula sur l’échafaud.

Sous Louis XIV des provinces s’insurgèrent contre les intendants financiers, elles refusèrent les redevances ; mais le faste royal nécessitait trop d’or pour que l’on n’écrasât pas sous le pressoir du fisc les rebelles. Les intendants furent investis du droit de vie et de mort sur les contribuables récalcitrants.

En 1787, la Bretagne et la Normandie, après avoir vainement réclamé contre les vexations et les corvées, ne trouvèrent pas de moyens plus pratiques pour faire cesser l’oppression, que de couper les vivres aux oppresseurs ; elles se liguèrent pour refuser l’impôt.

L’exemple donné par ces deux grandes provinces à une époque où la situation financière était si difficile, décida la réunion des états généraux et hâta par conséquent la révolution.

M. de Genoude légitimiste refusa l’impôt à Louis Philippe. On vendit ses meubles.

M. Gambon propriétaire de la Nièvre refusa de payer l’impôt à l’Empire. On lui saisit une vache qui fut mise à l’enchère.

En Amérique, le refus de payer la taxe des marchandises importées d’Angleterre, a été le signal de la guerre de l’indépendance. Les Américains ont mieux aimé détruire, jeter à la mer des cargaisons de denrées alimentaires que de payer l’impôt qui les frappait.


Vingt-six ans après des Françaises, des Anglaises ont