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on fracassoit les portes pour entrer dans les maisons. J’étois entrainée par mon cheval ; je n’avois plus la force de le tenir. Dans une grande rue plusieurs mourans demandoient des prêtres, une chaise couvroit la tête du blessé et le prêtre à terre l’écoutoit. Jamais, jamais ce tableau ne s’effacera de sa mémoire. L’armée se reposa trois jours à Fougères. On fit grâce à 800 hommes, qui étoient dans le château. Le pauvre M. de Lescure ne put survivre à ses douleurs que jusqu’à Ernée. Il mourut le mettant dans sa voiture. La malheureuse femme en fut très malade à Fougères. Une saignée faite à propos la rétablit ; l’instint de sa conservation lui rendit ses forces. Elle étoit alors grosse de quatre mois. »