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armés de fusils de chasse. Les sentinelles qui nous gardaient m’ont dit qu’ils avaient plus de 1500 prêtres dans leur armée, qu’ils avaient 18 pièces de canon. Ils faisaient un feu d’artifice et de mousqueterie soutenu dans la ville. Les bourgeois de Fougères tiraient sur nous par les fenêtres ; ils disaient aux brigands : « Mes amis, il y a longtemps que nous vous attendions. » Les brigands ont fusillé tous ceux qu’ils ont pu reconnaître comme anciennement servi. Ils en prirent une vingtaine dans la chambre où nous étions et les fusillèrent dans la cour. Je ne dois la vie qu’à une femme que les républicains avaient incarcérée et qui demanda grâce pour moi et pour mes camarades.

Les brigands disaient qu’ils allaient à Rennes et de là à Saint-Malo, qu’il fallait que sous peu ils eussent un port de mer et qu’ils auraient ensuite la France entière. Au surplus ils ont prodigieusement perdu du monde, sans que je puisse en fixer le nombre.