Page:Aubert de Gaspé - L'influence d'un livre, 1837.djvu/66

Cette page a été validée par deux contributeurs.
64
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

— Bien dit, St. Céran, s’écrièrent tous les étudians.

Messieurs, comme il commence à être tard et que le Docteur F***, n’est pas encore arrivé, dit le Dr. T***, nous ferions bien d’ajourner l’autopsie à demain ; si vous vous trouvez ici, à neuf heures précises, vous aurez occasion de voir le conjurateur en question.

J’y serai moi, dit St. Céran, et moi aussi, dit Rogers, et moi, et moi, répétèrent les autres après s’être mutuellement souhaité une bonne nuit, les jeunes clercs se retirèrent. Le lendemain tous furent fidèles au rendez-vous, et le Docteur et son patient, comme l’appelait Rogers, ne venaient pas. Le Docteur F*** commença immédiatement l’autopsie. Après l’ouverture du corps et l’examen intérieur, il ordonna à Dimitry de lui couper un bras, l’opération étant finie, à la grande satisfaction de tous les étudians, un domestique vint avertir le docteur qu’il était demandé immédiatement par un de ses malades ; ces Messieurs craignaient que son caractère sévère ne l’empêchât de goûter leur plaisanterie.

Midi sonnait, lorsque le Docteur T*** et notre héros firent leur entrée au musée. Amand se trouva, tout-à-coup, transporté dans un monde nouveau. Il n’avait jamais eu l’idée de cet immense réceptacle de la mort, au milieu duquel il se trouvait. Tantôt ses yeux se portaient sur les grands vitraux garnis de squelettes, tantôt il re-