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j’y retournerai, vous pouvez en être sûr, s’il y a quelques moyens de s’y rendre.

— Vous avez donc été visiter la vieille Europe.

— Non, mais j’ai été un peu en-deçà ; changeons de conversation. Je suis venu pour vous consulter sur quelques métaux dont je désirerais faire l’acquisition : savez-vous si je pourrais me procurer de l’étain de Cornwall en ville.

— Je ne pourrais vous dire exactement si c’est de l’étain de Cornwall, mais il ne manque pas d’étain ici, — il y en a beaucoup plus que d’argent.

— Je crois bien, mais ce n’est pas ce qui m’embarrasse. Si j’en trouve, j’ai enfin découvert le véritable moyen de la changer en argent.

— Ah ! tant mieux pour vous, dit St. Céran, — bon secret celui-là.

— Vous seriez bien plus étonné, continua l’alchimiste, si je vous disais que s’il ne me manquait pas un livre, qu’un Français m’a promis, j’en ferais de l’or piment ; et peut-être que vous ne savez pas que les plus fameux orfèvres ont de la peine à reconnaître l’or piment, d’avec l’or ordinaire ; ainsi, avec bien peu de peine, on parvient à leur faire prendre le change. Vous avez beau sourire, — ajouta-t-il, en s’apercevant que St. Céran souriait en l’entendant terminer. Pour toute réponse, le jeune médecin fut prendre un Dictionnaire de l’Académie dans sa bibliothèque. — Je vais vous montrer, mon cher Amand, dit-il,