Page:Assollant - Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran, II.djvu/46

Cette page a été validée par deux contributeurs.

première fois depuis que le monde est monde, on vit un prince qui donnait de l’argent à ses sujets au lieu de leur en demander. Ce fait même est si merveilleux, qu’il pourrait faire mettre en doute l’authenticité de l’histoire du capitaine Corcoran et la véracité de l’historien, si quinze millions de Mahrattes, témoins oculaires, ne vivaient pour attester le générosité du maharajah, et si l’on ne trouvait la description du banquet dans une correspondance du Bombay Times du 21 octobre 1858. Le correspondant termine son récit par les réflexions qui suivent, et qui montrent bien toute l’inquiétude que des maximes de gouvernement si nouvelles causaient aux journaux anglais de l’Inde.

« On ne peut nier que le maharajah actuel, malgré son origine étrangère, ne soit devenu très-populaire parmi les Mahrattes. Il a diminué l’impôt des cinq dixièmes ; il a supprimé les levées d’hommes que faisaient ses prédécesseurs ; son armée, qui est peu nombreuse et composée seulement de volontaires, manœuvre avec un ensemble et une précision admirables ; il a fait venir de France et payé comptant cent mille carabines rayées, pourvues de sabres-baïonnettes et semblables à celles des tirailleurs de Vincennes ; son artillerie, sans être excellente, est très-légère et très-supérieure à celle que nous pouvons lui op-