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lui et, d’un effort désespéré, le saisit à la gorge et l’étrangla net.

Cette fois, la bataille était terminée, et le grand tigre parut attendre les félicitations de Louison. Celle-ci, charmée du courage de son frère, se décida enfin à sauter à bas du mur et disparut dans les ténèbres.

Corcoran eut d’abord envie de la suivre, mais il réfléchit que la nuit était obscure et pleine de pièges, et qu’il valait mieux attendre le lever du jour. Il rentra donc, très-affligé de la perte de Louison, et s’endormit bientôt, mais d’un sommeil agité.

Le matin, au moment où il sortait du palais, décidé à il lui donner la chasse, il la vit revenir d’un air aussi gai et d’un cœur aussi content que si elle n’avait rien eu à se reprocher.

À cette vue, le Malouin ne fut pas maître de sa colère, et il alla chercher Sifflante, sa fameuse cravache.

Louison demeura stupéfaite. Elle était allée se promener ; quoi de plus naturel ? N’était-elle pas née dans les bois, au bord des grands fleuves ? Avait-elle perdu le droit imprescriptible, antérieur et supérieur, d’aller et de venir ? Elle avait suivi Corcoran comme un ami ; devait-elle le considérer désormais comme un maître ?

Voilà ce que disaient les yeux de la tigresse ;