Page:Assollant - Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran, II.djvu/305

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Mon bon Quaterquem, dit Corcoran en l’embrassant, commence par prendre Rama et Sita dans ta Frégate et fais-les souper tout de suite, car ils n’ont rien mangé depuis trente-six heures.

— Oh ! massa Quaterquem, s’écria Acajou, pas mangé, petit blanc ! Tranche de pâté, bon vin, faire plaisir à petit blanc. »

Ces deux mots divins : « tranche de pâté, » éveillèrent tout d’un coup Rama, qui se mit à souper de très-bon appétit. Sita elle-même ne fit pas de cérémonie, non plus que Corcoran, qui, la bouche pleine, raconta ses aventures à son ami.

« Je me doutais bien, dit Quaterquem, que tout cela finirait mal. Cependant je ne croyais pas que mes pressentiments se réaliseraient si tôt. Ce matin, j’ai quitté mon île, avec Acajou, pour venir chercher Sita et toi. Alice vous attend. Je descends à Bhagavapour. Sougriva m’apprend que tu es à l’armée et que tu as déjà vaincu un général qui s’appelle, je crois, Spalding ou Spolding. Naturellement, je l’en félicite, et je viens te chercher ici. Point du tout : je vois ton armée toute débandée ; on me dit que tu as été tué hier dans une échauffourée ; j’accours pour te donner au moins la sépulture. Je m’informe : on me dit que tu vis encore. Je remonte dans les airs, je cherche et enfin je t’aperçois perché sur ton rocher. Allons, viens avec nous ; je vais te ramener où tu voudras,