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même d’avoir mérité ce châtiment des dieux pour avoir commis dans sa jeunesse un meurtre involontaire ?

— Eh bien, lis, » répliqua Holkar.

Aussitôt Sita se leva, alla chercher le livre et lut :

« J’arrivai sur les rives désertes de la rivière Carayou où m’attirait le désir de tirer sur une bête, sans la voir, au bruit seul, grâce à ma grande habitude des exercices de l’arc. Là, je me tenais caché dans les ténèbres, mon arc toujours bandé en main, près de l’abreuvoir solitaire où la soif amenait, pendant la nuit, les quadrupèdes habitants des forêts.

« Alors, j’entendis le son d’une cruche qui se remplissait d’eau, bruit tout semblable au bruit que murmure un éléphant. Moi, aussitôt d’encocher à mon arc une flèche perçante, bien empennée, et de l’envoyer rapidement, l’esprit aveuglé par le destin, sur le point d’où m’était venu ce bruit.

« Dans le moment que mon trait lancé toucha le but, j’entendis une voix jetée par un homme qui s’écria sur un ton lamentable : « Ah ! je suis mort ! Comment se peut-il qu’on ait décoché une flèche sur un ascète de ma sorte ? À qui est la main si cruelle qui a dirigé son dard contre moi ? J’étais venu puiser de l’eau pendant la